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Un portrait de femme : Claudie Haigneré

13/03/2020

Pour célébrer la semaine des droits de la Femme et rendre hommage aux femmes, emlyon junior conseil vous propose ce portrait de Claudie Haigneré, première femme européenne dans l’espace. 

Un portrait réalisé par Isaure Bédier, chef de projet et responsable communication à emlyon junior conseil.

“ Je veux favoriser le partage et la diffusion des connaissances et des savoirs”.

Fille d’ingénieur, née le 13 mai 1957 au Creusot, Claudie Haigneré, née Claudie André-Deshays, est la première femme européenne à se rendre dans l’espace, lors de la mission Cassiopée en 1996. Femme de l’astronaute Jean-Pierre Haigneré, elle fera preuve tout au long de sa carrière d’une détermination et d’une ambition sans failles, qui lui ouvriront les portes d’une carrière illustre aux multiples facettes.

Un rêve d’enfant

A 12 ans, depuis la mission Apollo 11 exactement, la petite Claudie sait qu’elle veut devenir astronaute. La possibilité d’aller marcher sur la Lune, comme Neil Armstrong, et de se rendre dans l’espace la fascine. “Ce basculement entre rêve et réalité a provoqué un déclic chez moi” confie-t-elle au magasin Le Point.

Elle continue ses études, obtient son baccalauréat à 15 ans et entre en faculté de médecine. Elle y étudie la rhumatologie et se spécialise dans la médecine aéronautique. Elle exerce alors dans le département rhumatologie à l’Hôpital Cochin à Paris pendant 8 ans. Ses premiers amours pour l’espace ne la quittent pas comme le montre son engagement comme chercheur au laboratoire du CNRS. C’est quand le Centre National d’Etudes Spatiales (CNES) ouvre les candidatures aux civils et aux scientifiques en 1985 que ce rêve enfoui ressurgit et pousse Claudie Haigneré à postuler.

Sélectionnée parmi les aspirants astronautes, Claudie Haigneré devient la première femme européenne à effectuer un voyage dans l’espace en 1996 en participant à la mission franco-russe Cassiopée. Elle effectuera une deuxième mission en 2001 avant de revenir définitivement sur Terre et de se consacrer à une carrière politique. Motivée par le désir de transmettre sa passion des sciences, elle devient Ministre déléguée de la Recherche et de la Technologie en 2002. L’année suivante, elle occupe le poste de Ministre déléguée des Affaires Européennes dans le gouvernement de Raffarin.

Claudie Haigneré en combinaison

En 2009, elle est nommée Présidente d’Universcience, nouvel établissement public issu du rapprochement entre le Palais de la découverte et de la Cité des Sciences et de l’Industrie. Claudie Haigneré décide en 2015 de revenir à l’Agence Spatiale Européenne, qu’elle avait intégré dans les premières années de sa carrière dans le but de faire avancer la recherche spatiale.

Un milieu traditionnellement réservé aux hommes

Bien que le métier d’astronaute soit majoritairement occupé par des hommes pour des raisons physiques notamment, elle n’imagine pas une seule seconde remettre en question sa vocation. Elle participe au même titre que tous les candidats au processus de sélections des astronautes, enchaînant les tests médicaux interminables, les phases de “dépistage”, les entretiens de motivations, et des entraînements physiques et intellectuels intenses afin d’évaluer la persévérance des aspirants. Elle est sélectionnée aux côtés de six autres astronautes, tous de sexe masculin.

Claudie Haigneré s’envole alors pour la Russie afin de continuer son entraînement et parfaire la préparation de sa première mission. Elle participe à la mission Cassiopée le 17 août 1996, après 11 ans de préparation. “C’était encore plus beau que ce que j’avais imaginé” affirme-t-elle. Puis, elle part pour la Station Spatiale Internationale en 2001 où elle restera neuf mois.

Claudie Haigneré déclare en 2013 sur France Culture : “Parmi les 1 000 candidats qui se sont présentés à la sélection de 1985, il n’y avait que 10% de candidatures féminines. Aujourd’hui, sur un peu plus de 560 astronautes ayant volé, on ne compte qu’une cinquantaine de femmes : on reste autour de 10%. Si l’on regarde la sélection menée par l’ESA en 2008 : il y a toujours 10% de candidates. Cela n’a pas changé entre 1985 et 2008. C’est une question que l’on doit se poser. C’est quelque chose sur lequel on doit travailler, sur ces stéréotypes.”

Épouse et mère de famille

“Si historiquement, le métier d’astronaute a toujours été majoritairement masculin, cela s’explique notamment par le fait que la préparation pour être astronaute présuppose de quitter son domicile très longtemps et il est parfois compliqué pour une jeune femme de faire ce choix lorsqu’elle souhaite avoir des enfants ou une vie de famille », explique Jean-Yves Le Gall, président du Centre National d’Etudes Spatiales (CNES).

Pourtant, cela n’a pas empêché Claudie de construire une famille avec son époux, Jean-Pierre Haigneré. Ils ont eu ensemble une petite fille en 1998, elle aussi plongée dès son plus jeune âge dans l’univers spatial. En effet, lorsque Claudie Haigneré décolle en 2001 pour une mission de dix jours à bord de la Station spatiale internationale, sa fille Carla a trois ans.

« Nous étions ensemble à la Cité des Étoiles, alternativement au sol ou à bord, donc toujours un des deux parents présent auprès de notre petite fille lors des missions successives. Elle a vécu toute son enfance à la Cité des Etoiles et donc complètement intégrée à cette vie d’enfants d’astronautes, elle trouvait même curieux qu’on lui pose la question d’une différence puisque pour elle, c’était le lot de tous les enfants avec qui elle était au jardin d’enfant en Russie« , avance l’astronaute pour qui sa fille n’avait pas vraiment conscience du risque.

Le destin des femmes dans le métier d’astronaute

“J’ai vécu ma différence comme un atout”. Claudie Haigneré ne s’est jamais sentie mise de côté par ses équipiers. Elle a sa place comme tout autre et peut légitimement partager son avis sur le bon fonctionnement des missions. “J’apportais quelque chose en plus à l’équipe. Une fois intégrés dans un équipage, tous les astronautes ont le même objectif : réussir la mission.”

Néanmoins, Claudie Haigneré déplore le faible pourcentage de femmes qui prétendent au métier d’astronaute sous couvert d’un manque de compétences, de résistance et de performance. “Beaucoup de jeunes femmes s’autocensurent. Elles ne se représentent pas le métier d’astronautes comme fait pour elles.” En effet, seul 10% des astronautes sont des femmes. La NASA se félicite d’avoir effectué la première sortie 100% féminine fin 2019. Mais cela est bien la preuve que l’univers aérospatial est fortement réservé aux hommes.

Et si le premier humain sur Mars était une femme ?

Pour lire son entretien au journal Le Point, cliquez ici

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“ Je veux favoriser le partage et la diffusion des connaissances et des savoirs”.

Fille d’ingénieur, née le 13 mai 1957 au Creusot, Claudie Haigneré, née Claudie André-Deshays, est la première femme européenne à se rendre dans l’espace, lors de la mission Cassiopée en 1996. Femme de l’astronaute Jean-Pierre Haigneré, elle fera preuve tout au long de sa carrière d’une détermination et d’une ambition sans failles, qui lui ouvriront les portes d’une carrière illustre aux multiples facettes.

Un rêve d’enfant

A 12 ans, depuis la mission Apollo 11 exactement, la petite Claudie sait qu’elle veut devenir astronaute. La possibilité d’aller marcher sur la Lune, comme Neil Armstrong, et de se rendre dans l’espace la fascine. “Ce basculement entre rêve et réalité a provoqué un déclic chez moi” confie-t-elle au magasin Le Point.

Elle continue ses études, obtient son baccalauréat à 15 ans et entre en faculté de médecine. Elle y étudie la rhumatologie et se spécialise dans la médecine aéronautique. Elle exerce alors dans le département rhumatologie à l’Hôpital Cochin à Paris pendant 8 ans. Ses premiers amours pour l’espace ne la quittent pas comme le montre son engagement comme chercheur au laboratoire du CNRS. C’est quand le Centre National d’Etudes Spatiales (CNES) ouvre les candidatures aux civils et aux scientifiques en 1985 que ce rêve enfoui ressurgit et pousse Claudie Haigneré à postuler.

Sélectionnée parmi les aspirants astronautes, Claudie Haigneré devient la première femme européenne à effectuer un voyage dans l’espace en 1996 en participant à la mission franco-russe Cassiopée. Elle effectuera une deuxième mission en 2001 avant de revenir définitivement sur Terre et de se consacrer à une carrière politique. Motivée par le désir de transmettre sa passion des sciences, elle devient Ministre déléguée de la Recherche et de la Technologie en 2002. L’année suivante, elle occupe le poste de Ministre déléguée des Affaires Européennes dans le gouvernement de Raffarin.

Claudie Haigneré en combinaison

En 2009, elle est nommée Présidente d’Universcience, nouvel établissement public issu du rapprochement entre le Palais de la découverte et de la Cité des Sciences et de l’Industrie. Claudie Haigneré décide en 2015 de revenir à l’Agence Spatiale Européenne, qu’elle avait intégré dans les premières années de sa carrière dans le but de faire avancer la recherche spatiale.

Un milieu traditionnellement réservé aux hommes

Bien que le métier d’astronaute soit majoritairement occupé par des hommes pour des raisons physiques notamment, elle n’imagine pas une seule seconde remettre en question sa vocation. Elle participe au même titre que tous les candidats au processus de sélections des astronautes, enchaînant les tests médicaux interminables, les phases de “dépistage”, les entretiens de motivations, et des entraînements physiques et intellectuels intenses afin d’évaluer la persévérance des aspirants. Elle est sélectionnée aux côtés de six autres astronautes, tous de sexe masculin.

Claudie Haigneré s’envole alors pour la Russie afin de continuer son entraînement et parfaire la préparation de sa première mission. Elle participe à la mission Cassiopée le 17 août 1996, après 11 ans de préparation. “C’était encore plus beau que ce que j’avais imaginé” affirme-t-elle. Puis, elle part pour la Station Spatiale Internationale en 2001 où elle restera neuf mois.

Claudie Haigneré déclare en 2013 sur France Culture : “Parmi les 1 000 candidats qui se sont présentés à la sélection de 1985, il n’y avait que 10% de candidatures féminines. Aujourd’hui, sur un peu plus de 560 astronautes ayant volé, on ne compte qu’une cinquantaine de femmes : on reste autour de 10%. Si l’on regarde la sélection menée par l’ESA en 2008 : il y a toujours 10% de candidates. Cela n’a pas changé entre 1985 et 2008. C’est une question que l’on doit se poser. C’est quelque chose sur lequel on doit travailler, sur ces stéréotypes.”

Épouse et mère de famille

“Si historiquement, le métier d’astronaute a toujours été majoritairement masculin, cela s’explique notamment par le fait que la préparation pour être astronaute présuppose de quitter son domicile très longtemps et il est parfois compliqué pour une jeune femme de faire ce choix lorsqu’elle souhaite avoir des enfants ou une vie de famille », explique Jean-Yves Le Gall, président du Centre National d’Etudes Spatiales (CNES).

Pourtant, cela n’a pas empêché Claudie de construire une famille avec son époux, Jean-Pierre Haigneré. Ils ont eu ensemble une petite fille en 1998, elle aussi plongée dès son plus jeune âge dans l’univers spatial. En effet, lorsque Claudie Haigneré décolle en 2001 pour une mission de dix jours à bord de la Station spatiale internationale, sa fille Carla a trois ans.

« Nous étions ensemble à la Cité des Étoiles, alternativement au sol ou à bord, donc toujours un des deux parents présent auprès de notre petite fille lors des missions successives. Elle a vécu toute son enfance à la Cité des Etoiles et donc complètement intégrée à cette vie d’enfants d’astronautes, elle trouvait même curieux qu’on lui pose la question d’une différence puisque pour elle, c’était le lot de tous les enfants avec qui elle était au jardin d’enfant en Russie« , avance l’astronaute pour qui sa fille n’avait pas vraiment conscience du risque.

Le destin des femmes dans le métier d’astronaute

“J’ai vécu ma différence comme un atout”. Claudie Haigneré ne s’est jamais sentie mise de côté par ses équipiers. Elle a sa place comme tout autre et peut légitimement partager son avis sur le bon fonctionnement des missions. “J’apportais quelque chose en plus à l’équipe. Une fois intégrés dans un équipage, tous les astronautes ont le même objectif : réussir la mission.”

Néanmoins, Claudie Haigneré déplore le faible pourcentage de femmes qui prétendent au métier d’astronaute sous couvert d’un manque de compétences, de résistance et de performance. “Beaucoup de jeunes femmes s’autocensurent. Elles ne se représentent pas le métier d’astronautes comme fait pour elles.” En effet, seul 10% des astronautes sont des femmes. La NASA se félicite d’avoir effectué la première sortie 100% féminine fin 2019. Mais cela est bien la preuve que l’univers aérospatial est fortement réservé aux hommes.

Et si le premier humain sur Mars était une femme ?

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